Vendredi 5 juin 1998.
Orléans (45) - Stains (93).

Première étape vers Stains avec arrivée en début de soirée chez les parents.
Il est prévu que je laisse la 205 à la maison durant la semaine.

Soirée tranquille.

Samedi 6 juin 1998.
Stains (93) - Aéroport (CDG) Paris-Roissy-Charles De Gaulle (95) - Aéroport (ARN) Stockholm-Arlanda (Suède) – Stockholm.

En milieu de matinée, papa m’accompagne à Roissy.
Arrivé à l'aéroport, on nous annonce une grève des bagagistes. Ça commence bien !
Apparemment, cela ne touche pas les vols mais les passagers sont tout de même contraints de garder les bagages après l'enregistrement et de procéder eux même au chargement dans la soute. Intéressant comme situation !
Départ par la Scandinavians Airlines par le vol de 11 h 30.
On survole le Bénélux puis une partie de l'Allemagne du Nord et c’est l’arrivée après un peu plus de deux heures de vol à l'aéroport de Stockholm Arlanda, au nord de la capitale suédoise.
Récupération de mon bagage puis je prends le bus à 14 h 15 pour me rendre à la gare routière du centre ville de Stockholm (City Terminalen).
Il y a un peu plus de 40 km pour relier l’aéroport et le centre ville et environ 30 mn pour s’y rendre.
Je découvre et surtout remarque que tous les véhicules ont les phares allumés et en plein jour. J’en avais entendu parler mais il est vrai que cela fait bizarre !
Marc m'avait préparé un plan détaillé pour rejoindre l'Université au cas où il ait un empêchement mais tout compte fait, on se retrouve facilement comme prévu dans le hall de la gare routière peu après mon arrivée.
On fait une rapide balade autour du quartier puis après avoir vu un petit groupe de rock jouer sur une place, on rejoint la gare centrale située toute proche pour prendre notre billet de train. En effet, il est prévu de partir dès ce soir pour le Nord et la Laponie. Apparemment, il ne doit pas y avoir foule vu que l’on n’a pas eu besoin de réserver !
On attend patiemment l’heure de notre départ prévu à 18 h puis en voiture direction le nord par Uppsala et Gavle.

Petit dîner tranquille au wagon-restaurant et nuit en cabine couchettes.

Dimanche 7 juin 1998.
Kiruna.

La nuit a été tranquille et au petit matin, nous sommes toujours sur les rails et vers le grand nord.
On fait un arrêt en gare de Murjek puis nous passons peu après le cercle polaire indiqué sur un panneau et matérialisé au sol par une ligne en pointillé formée par des pierres blanches.
Arrivée en gare de Kiruna, en Laponie, à 10 h 55.
On recherche tout de suite un endroit pour passer les deux prochaines nuits et on trouve une auberge de jeunesse qui fera l'affaire, la "Yellow House".
Pour déjeuner, on trouve un snack au centre ville puis on s’offre une petite balade dans le quartier.
On constate rapidement que ce n’est pas une ville animée ! Il n’y a pas grand monde dans les rues et peu de commerces.
Les maisons sont peintes de couleurs vives, en jaune, vert clair ou rouge, ce qui égaye un peu les rues !
Avant de partir, j’avais lu que Kiruna est une ville minière très importante créée seulement au début du XXème siècle et que la cité a été un axe majeur pour le transport du fer vers Narvik, port stratégique contrôlé par les Allemands pendant la 2ème guerre mondiale.
Un peu fatigués, on hésite à aller voir le fameux soleil de minuit qui est tout de même le but de notre virée en Laponie. On peut l’admirer à Kiruna seulement du 1er juin au 14 juillet, on est donc dans la période alors finalement, on se décide à y aller ce soir et nous partons tranquillement vers les 20 h.
On trouve facilement un circuit de randonnée balisé pour nous conduire sur les hauteurs.
Le parcours n’est pas très difficile mais particulièrement long. On ne rencontre absolument personne sur le chemin et on découvre petit à petit la ville de Kiruna vue de haut et toute l’exploitation minière.
Enfin, vers les 23 h, il fait encore grand jour et nous nous retrouvons en haut des collines.
Il fait un froid de canard mais la vue est superbe sur les montagnes Scandinaves.
Minuit : Le soleil illumine les montagnes au loin et j’avoue que cela est un moment assez étonnant.
Depuis une heure que nous sommes arrivés sur la colline, il ne descend plus mais se déplace de gauche à droite tout en continuant de briller. Dans environ une heure ou deux, il recommencera à remonter.
Nous retournons à Kiruna par le même chemin et arrivons à l'auberge à 1 h 45 du matin, toujours en plein jour.

Fatigués, il est temps d'aller se coucher malgré le soleil qui commence à briller dans la chambre. Pas de volets aux fenêtres dans les pays Scandinaves. Il va falloir s'y habituer !

Lundi 8 juin 1998.
Kiruna.

Nous sommes réveillés ce matin par la pluie.
En voyant le ciel, on se dit que l'on a très bien fait d'aller voir le "soleil" cette nuit plutôt que d'avoir attendu.
Pour aujourd'hui, c'est donc foutu pour une balade. La pluie ne cesse de tomber et il est temps d'aller louer une voiture pour demain.
En effet, j’ai proposé à Marc d’aller faire une virée dans la région en voiture. C’est moi qui me charge de tout. On discute et on hésite entre une balade vers Narvik, la Norvège et peut être un Fjord ou bien la Finlande et la Laponie profonde.
On opte pour Narvik et la côte.
Arrivés à l'agence Budget, trempés jusqu’aux os, je constate que j'ai oublié mon permis de conduire ! Flute, du coup c'est Marc qui va se taper la route demain.
En milieu d'après-midi, la pluie a cessé et on en profite pour une nouvelle balade en ville.
Il n’est pas rare de voir des motos-neige le long des maisons mais on remarque surtout que pratiquement toutes les voitures ont une rampe de phare impressionnante.
On réalise de suite qu’ici, il fait jour 6 mois de l’année mais également qu’il fait nuit les autres 6 mois avec la neige en prime !
Diner au "Henrys kok&bar" puis retour à l’auberge de jeunesse vers 22 h 30.

Demain, nouvelle balade et nouveaux horizons.

Mardi 9 juin 1998.
Kiruna - Narvik (Norvège) - Kiruna (Suède).

Comme prévu, nous partons aujourd’hui pour une longue balade vers la côte et vers la Norvège.
On récupère la voiture à l’agence "Budget", un Honda CR-V, puis route par la route Européenne E10.
Il y a 180 km pour rejoindre Narvik et il va nous falloir un peu plus de deux heures pour y arriver.
La route n’est pas large avec un paysage de toundra très sauvage et typique de ces contrées nordiques.
Il fait plutôt très froid pour un mois de Juin à voir la neige au bord de la route et nous ne sommes qu’à 300 m d’altitude !!
Les montagnes ne sont pas très loin et on voit même l’accès à des stations de ski ouvertes en cette période de l’année !!
On longe le grand lac de Torneträsk puis on passe la frontière toujours avec de la neige.
Pas un seul village, ni ville durant tout le parcours.
La route serpente en descente jusqu’à la côte puis on rattrape la route Européenne E6, le grand axe routier qui traverse la Norvège du nord au sud.
Après avoir passé le pont de Rombak (Rombaksbrua), nous arrivons à Narvik en milieu de matinée.
On s’offre de suite une petite balade à pied dans la ville.
Finalement, il n’y a pas grand-chose à voir mis à part le musée de la guerre relatant entre autre la bataille de Narvik en mai 1940.
Une petite curiosité existe également juste en face du musée.
Il s'agit d'un grand panneau routier indiquant le nombre de kilomètres séparant Narvik avec quelques principales villes européennes dont Paris et on constate justement que nous sommes à peu près à égale distance entre Paris, 2979 km et le pôle nord, 2420 km !
Un lieu idéal pour faire des photos souvenirs, ce que nous ne manquons pas de faire !
On part déjeuner dans un petit snack toujours au centre ville puis on reprend la route un peu vers le sud de Narvik, histoire de découvrir un peu la côte et de voir l’entrée d’autres fjords.
Sachant qu’il nous faut tout de même deux bonnes heures pour rentrer et que nous prenons le train ce soir à 18h30, nous décidons de repartir vers la Suède en milieu d’après-midi.
On reprend la même route qu’à aller avec toujours autant de neige au bord de la route et peu après la frontière, on essuie même une mini tempête de neige, incroyable pour un mois de Juin !
De retour à Kiruna, on rend la voiture et on attend patiemment 18 h 30 pour notre train.
On mange un morceau près de la mairie et on gèle littéralement tellement ça caille !

A 18 h 40, départ de la gare de Kiruna et train de nuit vers le sud par Gallivare, Boden, Ange, Gavle et Uppsala.

Mercredi 10 juin 1998.
Stockholm.

On arrive en gare de Stockholm vers 10 h 30 puis direction le campus universitaire.
On prend le métro, le "T-Bana", à la station T-Centralen, direction Mörby et nous arrivons à la station "Universitetet". Là, on peut prendre le bus N°40 pour nous amener à "Lappis", la cité Universitaire mais Marc me dit que c’est plus rapide à pied.
Je découvre le site et je suis de suite intrigué par quelques fenêtres calfeutrées avec des cartons ou sacs poubelles. Etonnant.
Marc m'explique que ce sont tout simplement des locataires venant du sud de l’Europe qui n'arrivent pas à s'habituer à la clarté de la nuit et du lever de soleil vers les 3 h du matin ! Marc ajoute que je vais avoir le loisir de connaître ce genre de situation très bientôt !
On déjeune tous les deux au resto universitaire puis je laisse Marc aller bosser et le reste de la journée est consacrée à une première balade en ville.
Je n’ai rien préparé comme itinéraire mais je concentre ma balade dans Gamla Stan, le centre historique de Stockholm avec ses vieilles rues pavées, ses ruelles de style médiéval, sa cathédrale et surtout son palais royal.
Retour en fin d'après midi à l'Université, fatigué de ma longue journée à me promener à pied.

Soirée tranquille au Campus.

Jeudi 11 juin 1998.
Stockholm.

Marc avait raison, vers les 3 h du matin, le soleil se lève et sans volet aux fenêtres, pas évident de fermer l'œil. Question d'habitude parait-il !
Comme la veille, je laisse Marc bosser et la journée est à nouveau consacrée à une balade en ville.
Aujourd'hui, je vais à Skansen, un parc immense, musée et zoo en plein air situé sur l'île de Djurgården. Il décrit la Suède d’autrefois en reconstituant une société en miniature au tournant du 20e siècle.
J'y arrive en milieu d’après-midi et y passe pratiquement toute la fin de journée.
De retour à l’Université par le métro et au moment d’aller manger vers 19 h 30, je pose la question à Marc au sujet du nombre d'occupants de l'étage, de la "petitesse" de la cuisine et des locaux adjacents.
Il me répond que c'est très simple : Les Scandinaves mangent vers les 17 h, les Allemands et Britanniques vers 18 h, les Français 19 h-20 h, les Italiens et Espagnols, entre 21 h et 22 h. Aucun problème. Il est vrai que nous n'étions pas bousculés lors de nos repas et pourtant, pratiquement tout le monde passait dans la cuisine.

Soirée tranquille à bavarder.

Vendredi 12 juin 1998.
Stockholm.

Aujourd'hui, ce sera à nouveau une journée tranquille mis à part que je dois aller chercher dans l’après-midi Frédéric, un copain de Marc qui vient nous rejoindre pour quelques jours.
Je ne le connais pas, aucune indication particulière pour le rendez-vous mais j'arrive à le retrouver sans problème à la gare routière. Impeccable !
On rejoint Marc au campus et nous passons la fin de l’après-midi ensemble avant de repartir tous les trois en ville pour la soirée.
Marc m’explique que le vendredi soir, les jeunes Suédois sortent en nombre car c'est le premier soir où l'alcool est en vente jusqu'au lundi.
En effet, c’est assez impressionnant ! Il y a la queue dans les magasins et la plupart des jeunes transportent avec eux dans les rues, des packs de bières et bouteilles d’alcool en grand nombre.
C’est la fête dans les rues et les bars de la ville tout au long de la soirée.
Pour dîner, on s’offre un petit resto dans la rue Tjarhovsgatan, le "Kvarnens Restaurang" situé sur l’île de Södermalm.

Retour au campus après s’être baladé dans les rues toujours aussi animées.

Samedi 13 juin 1998.
Stockholm.

La journée est entièrement consacrée à une nouvelle balade en ville avec Marc et Frédéric.
Il fait un beau soleil toute la journée et on termine l’après-midi par une virée sur l’île de Djurgården, histoire de flâner un peu.
La dernière fois, j’y suis allé à pied par le seul et unique pont pour y accéder et cette fois-ci, pour changer, on y va en bateau.
Avec le parc de Skansen, c’est également sur cette île que se trouve le "Vasa Museet". On compte y retourner demain car il est un peu tard pour aujourd'hui.
On passe la soirée en ville, dînons dans un petit resto sympa puis allons boire un verre dans un bar.
Nous y entrons, la lumière du jour étant encore bien présente, nous en sortons vers les une heure du matin et oh ! surprise, il fait encore jour.
Marc nous fait remarquer que pendant que nous "descendions" nos bières, il a fait nuit tout de même ... deux ou trois heures.
Retour par le bus au campus vers 2 h du matin puis on essaie de s'endormir malgré les premiers rayons de soleil dans la chambrée !

Pas si facile …

Dimanche 14 juin 1998.
Stockholm.

On est dimanche, on a veillé tard cette nuit mais il fait un temps superbe et ce serait dommage de ne pas aller de nouveau se balader en ville.
Vers les 11h, on prend le métro et on passe la fin de matinée à flâner dans les rues du centre.
Après le déjeuner, Marc repart à l’Université pour aller bosser un peu dans son labo.
Avec Frédéric et comme prévu, on retourne sur l'île de Djurgården, à pied, pour une visite du "Vasa Museet" en milieu d'après midi.
Ce musée abrite un vaisseau de guerre suédois du 17e siècle, qui sombra lors de son voyage inaugural en 1628 et qui fut renfloué bien plus tard en parfait état de conservation.
On reste un bon moment dans ce magnifique endroit unique au monde.
Marc est venu nous rejoindre pour le soir. Dîner en ville dans le quartier de Gamla Stan puis nous finissons la soirée au "Wirstroms pub", un petit pub situé dans la rue Stora Nygatan.

Retour au campus vers minuit. Demain, c’est retour en France.

Lundi 15 juin 1998.
Stockholm - Aéroport (ARN) Stockholm-Arlanda - Aéroport (CDG) Paris-Roissy-Charles De Gaulle (95) - Stains (93) - Orléans (45).

Dernière matinée tranquille à Stockholm et au campus.
Un "au revoir" à Marc et à Frédéric puis je prends le bus à la gare routière à 11 h 10 pour rejoindre l'aéroport d'Arlanda.
Embarquement et envol à 13 h 05 pour Roissy-Charles De Gaulle.
Arrivée sans problème vers 15 h à Paris.
Papa vient me chercher à l'aéroport et direction Stains pour le reste de la journée.
Après souper, il est temps de regagner mes pénates à Orléans.

Sur la route et surtout de retour à l’appart en regardant le ciel, je constate que c'est la première fois en une semaine que je vois la nuit noire et les étoiles !